En 2019, une campagne nationale de sensibilisation contre l’âgisme demandait de « changer notre regard sur la vieillesse ». Ajoutons aujourd’hui « et sur les plus de 50 ans ». Si fort heureusement les attitudes évoluent, et si le regard commence à changer, il subsiste encore aujourd’hui des stigmatisations inhérentes à l’âge. C’est ce que l’on appelle l’âgisme.
Il n’existe pas de statistique nationale, mais on sait que l’âgisme est plus fréquent que le racisme et le sexisme et souvent mieux accepté, expliquait alors la campagne. Beaucoup l’ignorent, mais il faut rappeler que l’âge est un critère spécifiquement mentionné dans l’article constitutionnel sur l’égalité. En 2018, une étude européenne révélait déjà que 1 personne sur 3 rapportait des cas survenus l’année précédente, tandis que 2 sur 10 parlaient de sexisme et 12% évoquaient le racisme.
Nuisible mais socialement toléré
En 2014 puis à nouveau en 2021, l’Organisation de Coopération et de Développement Economique soulignait que les travailleurs âgés de plus de 50 ans étaient très touchés par l’âgisme. Il y est également question des jeunes adultes qui n’ont pas toujours voix au chapitre, tout comme leurs aînés.
Alors quoi ? Ne pourrions-nous travailler qu’entre 33 et 39 ans ? Et encore, sans être une femme qui potentiellement pourrait avoir des enfants ? Est-on vraiment « vieux » à 49 ans et demi ? Et quid du vécu ? Une Suédoise de 103 ans a bien sauté en parachute l’an dernier…
L’âgisme, un fléau qui coûte cher
Selon une étude de l’OCDE publiée en 2019, les discriminations liées à l’âge coûtent aux entreprises environ 6% de leur masse salariale. En revanche, si les plus de 50 ans ne sont pas le public le plus touché par le chômage, ceux-ci mettent 2 à 3 fois plus de temps à retrouver une activité.
En 2021, le SECO (Secrétariat à l’Économie) expliquait que la part des personnes qui restent au chômage pendant plus d’un an augmente nettement avec l’âge. Ainsi, en 2020, la part des chômeurs de longue durée âgés de 55-64 ans était de 52 %, contre 42 % chez les 40-54 ans et 28 % chez les 25-39 ans.
Mettre à l’écart ces travailleurs, c’est prendre le risque d’entraîner une perte de compétence et d’expertise en interne.
Des histoires uniques, des expertises pointues
Arrêtons d’opposer les seniors aux jeunes. Chaque personne est unique et offre des compétences particulières. On le voit tous les jours chez LevelPlus : chacun de nos talents recèle une histoire singulière à raconter. D’ailleurs souvent dans la joie, la bonne humeur et un véritable désir partage… J
Notre mission est justement de présenter gratuitement ces experts aux personnalités incroyables et aux savoir-faire uniques, aux entreprises romandes.
Les préjugés et les stéréotypes qui collent à la peau des 50 ans et plus constituent un réel obstacle dans la considération de ce public cible en termes d’opportunités d’emploi.
C’est un frein à la performance mais aussi à la transmission, l’inspiration et la diversité intergénérationnelle.
Porter un regard neuf sur toutes les tranches d’âge, c’est accepter de voir plus loin, plus grand et de façon plus diverse. Inclure ces personnes dans le débat, dans le travail au quotidien, dans les réunions, c’est augmenter l’engagement, les compétences et les expertises !
Et honnêtement. Ne sommes-nous pas tous le « jeune » d’hier et le « vieux » de demain ? Voyons-nous avec nos forces et nos envies, nous en avons énormément !