Trois lettres, qui font frémir les candidats, influent sur les CV mais soulagent les RH.
ATS pour Applicant Tracking System. Les métiers du recrutement sont constamment confrontés à des défis complexes, notamment celui de trouver les meilleurs talents tout en respectant des normes éthiques rigoureuses et en gardant l’humain au centre de leurs préoccupations. Parmi ces outils, l’ATS est une pratique désormais largement utilisée et répandue. En quoi consiste-t-elle ? Quelles questions importantes posent-elles aux entreprises qui recrutent ?
Fonctionnement de l’ATS.
L’ATS, ou plutôt les ATS puisqu’il en existe de plusieurs sortes, est un logiciel puissant de gestion des processus de recrutement. Depuis quelques années, les entreprises en ont fait un allié précieux tandis qu’il terrorise certains candidats. Pourquoi un tel grand écart de ressenti ? Petit rappel pour ceux qui ne connaissent pas encore le fonctionnement de l’ATS : lorsque les candidats envoient leurs CV, l’ATS en extrait le texte et passe ensuite au crible les infos pour récupérer les compétences, les expériences, etc. Une fois ces informations triées, l’ATS les classifie et les confronte avec les critères du poste. Il identifie ensuite les candidats qui correspondent le mieux aux exigences du job. C’est alors que le recruteur entame ses recherches ou sa sélection des candidats les plus à même d’être qualifiés. L’ATS peut aussi aider à gérer certaines tâches, comme l’envoi d’e-mails de confirmation ou la planification d’entretiens.
L’éthique et la manière.
En automatisant certaines tâches fastidieuses telles que le tri des CV, la planification des entretiens et la gestion des candidatures, les ATS se sont rendus indispensables aux processus de recrutement. Julien de Tassigny, directeur de LevelPlus rencontre chaque jour des entreprises en quête de talents et de seniors : « Il est crucial de paramétrer ces systèmes de manière éthique pour garantir une évaluation juste et impartiale des candidats. Attention aux biais des machines ! Celles-ci en ont, tout comme les humains, dans les algorithmes de tri. Les données collectées doivent être pertinentes et non discriminatoires ».
Origine, sexe, religion, il est essentiel d’éviter toute forme de discrimination. Ainsi, les ATS, dans leur grande majorité, permettent aux recruteurs de n’avoir accès qu’aux éléments de compétences.
Quelques conseils pour une utilisation responsable de l’ATS
Il est essentiel de se montrer transparent ! « Informez les candidats sur l’utilisation de l’ATS et obtenez leur consentement pour le traitement de leurs données personnelles » conseille également Julien de Tassigny. Les algorithmes et les outils de filtrage peuvent aussi être certifiés responsables, c’est le cas de certains ATS. Par ailleurs, ceux-ci doivent régulièrement être examinés pour détecter et corriger tout biais éventuel. N’hésitez pas à demander à votre fournisseur si c’est le cas !
Et l’humain dans tout ça ? Le niveau d’utilisation d’intelligence artificielle le montre chaque jour : l’humain doit rester au centre de toute technologie. Les membres des équipes RH doivent être formées à l’utilisation éthique de l’ATS et sensibilisés aux risques de biais. De même, l’examen en bonne et due forme est essentielle pour éviter de rejeter des candidats qualifiés en raison de critères arbitraires et pour garder la main sur la machine.
Enfin, parmi les recommandations que l’on peut faire pour les entreprises qui utilisent l’ATS, nous pouvons citer « le stockage des données des candidats qui doit se faire en toute sécurité et conformément aux réglementations sur la protection des données ».
Très grandes entreprises VS PME
Certes, l’ATS est particulièrement utile pour les grandes entreprises recevant un grand volume de candidatures, où il peut aider à gérer efficacement le processus de tri. Cependant, dans les petites entreprises ou pour des postes très spécifiques nécessitant une expertise particulière, l’approche personnalisée et intuitive reste synonyme de haute qualité.
A la fois opportunité et défi pour les RH dans leur quête des meilleurs talents, l’ATS reste un outil à manier de manière éthique et efficace. En adoptant une approche responsable de l’utilisation de ces systèmes de suivi, les recruteurs peuvent optimiser leur temps et bénéficier d’avantages non négligeables, atténuer les biais et dénicher des talents.
Mais il est essentiel de se rappeler que derrière chaque candidature se trouve une personne avec ses propres aspirations, et que les décisions de recrutement doivent toujours être prises avec humanité et discernement.